Allemagne, été 1946, dans un village de Bavière : parce qu’il « va avec d’autres hommes », Abram est harcelé par la population d’un petit bourg. D’un côté, les « braves gens » de la communauté villageoise attachés à leur terre, conditionnés dans leurs préjugés par la religion et les traditions ; de l’autre, ce jeune homme solitaire qui rêve de vivre en paix, tout simplement. Mais la peur de la « différence » déclenche les rancoeurs et la cruauté avec ce qu’il faut de bêtises et de mesquineries. La meute se réveille : la chasse peut commencer…
Cette pièce, la première de Martin Sperr, écrite en 1966 (il n’a alors que 22 ans), dépeint avec réalisme le « fascisme ordinaire », vire parfois à la farce tragique et nous fait grincer des dents.
« Scènes de Chasse en Bavière » est une violente illustration de l’incompréhension humaine que peut susciter aussi bien l’homosexualité que les autres formes de « différence ». Toujours d’actualité, puisque aujourd’hui encore l’on subit et l’on fait subir bon nombre de discriminations, ce texte provoque des questions et des réflexions sur notre difficulté à accepter l’Autre.